Tribune
Réinventer le liant et le lien
02/06/2020
Par Laurent Amiot, Directeur du pôle Contenus et Conversations.
Ce que nous traversons rebat les cartes, mais les changements de paradigmes étaient déjà en germe depuis quelques temps. Les publics internes et externes plébiscitent une relation de réciprocité mature avec les entreprises et les organisations. Nous devons donc réinventer le liant et le lien.
« Parlez-moi de moi, de ce qui me concerne, de la manière qui est pour moi la plus familière qui soit et dites-moi des choses qui parlent à mon intelligence ». L’interpellation est sans appel, l’exigence est forte, le contrat relationnel doit évoluer. Sinon, les communications de l’après Covid erreront à nouveau dans un océan vide de sens, dans lequel les contenus et les contenants prolifèrent en se recopiant les uns les autres, et sombreront avant même de parvenir à leurs fins.
La communication de l’après prendra racine sur une approche holistique de nos publics, dont nous nous sommes progressivement éloignés, pressés par l’impérieuse nécessité d’agir vite, trop vite souvent, et de subir le temps plutôt que d’en prendre le contrôle. Prendre le temps d’écouter et de questionner pour comprendre et non plus seulement pour répondre, s’attacher à parler à l’individu multiple plutôt qu’à de multiples individus pour renouer avec une communication ultra affinitaire.
Une approche renouvelée qui fait fi de la notion d’audiences « grosses masses » (l’interne, les managers, les clients, les prospects, les partenaires…) pour mieux se rapprocher de chacun et dessiner de nouvelles communautés de fait, mues ou fabriquées par des situations, des attitudes, des centres d’intérêts, des historiques, des référents culturels, professionnels ou privés… A mesure que les frontières se chevauchent et se brouillent (sphères professionnelles et privées, communications internes et externes...), la carte des publics se complexifie.
Plus on se rapproche de chacun, plus il est facile d’installer une authentique réciprocité. Retour gagnant, les audiences se transforment alors en acteurs et ambassadeurs de pleine conscience, et régénèrent la sacro-sainte communication descendante par leurs contributions. Cet enrichissement consenti ouvre de nouvelles voies et permettra à la communication de l’après d’être à nouveau créatrice de valeur pour l’entreprise et son écosystème.